Venu du secteur social, je me suis intéressé à l'écriture à l'approche de la retraite, d'abord à travers quelques Essais, traces professionnelles que je voulais laisser, puis presque par hasard avec un premier roman, "DEROUTE", né d'une promenade dans la Hague envahie d'une brume épaisse. Il y a eu ensuite quelques histoires brèves et des contes "de ma forêt" parce que situés dans la forêt de Saint-Sever que je voyais enfant depuis la fenêtre de ma chambre, au loin sur la colline d'en face, sombre et épaisse, retenant pluies et orages.

Mon étonnement est aussi grand que celui de mon entourage de me découvrir "écrivain". Mais que veut dire ce qualificatif qu'on m'attribue ? Que des lecteurs s'intéressent à ce que j'écris et prennent plaisir à  le lire ? Alors j'en suis heureux. J'aime raconter des vies humaines, laisser des personnages me "raconter leur histoire" et les laisser guider ma plume et ma pensée. Je m'efforce de trouver des mots chargés de sens, de donner à mes phrases une harmonie. Est-ce que cela en fait de la "Littérature" ? Peu m'importe, c'est avant tout mon domaine d'expression. Mais l'Art n'est-il pas d'abord fait du besoin d'expression de l'artiste ?...

J'essaye de comprendre ce qui m'arrive en rencontrant d'autres hommes et femmes qui écrivent, qui peignent, qui travaillent la terre ou la pierre... Nos rencontres ce font autour d'un verre, comme chez soi, mais aussi comme ces cercles de Saint Germain des Prés. La convivialité aide aussi à l'expression et à la confidence, appelle le regard des autres, aide au regard sur soi.