« Les textes rassemblés ne furent pas d’abord des idées, mais des partages d’expériences. Et le mot est bien insuffisant car il reflète mal l’implication personnelle dans ce qu’ils disent des hommes et des femmes qui font vivre au quotidien cette Maison d’Enfants.

 Tranquillement mais de manière résolue, ils se sont posé des questions que trop souvent on oublie. Ils l’ont fait avec la belle application de ceux qui savent l’importance de ce qu’ils font mais ne s’en glorifient pas pour autant…

Et ce chantier

demeure ouvert… »        

                                                                              (Yves BURDELOT)

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Il s’agit de savoir à quoi, dans quoi,  vers quoi, pour quoi, on s’engage quand on s’institue « éduquant » ( parents, enseignants, éducateurs, animateurs..).

Alors seulement,

nous pouvons en affronter le risque.

 

Eduquer,

c’est à dire faire naître un enfant

à sa liberté,

contient le risque qu’il fasse de sa vie autre chose

que ce qu’on a en projet pour lui.

 

« Le parent - et l’éducateur en général - ne constitue somme toute que le marchepied qui permettra à celui qui a bénéficié de son action de s’élever à une autre condition que lui seul définira. »

 

Les récits de vie qui suivent, bien évidemment rendus anonymes et distanciés dans le temps, nous ont tous, un par un, et parmi d’autres, obligés à mettre en question nos certitudes et à remettre à plat à chaque fois ce que nous croyions être des outils infaillibles.

 

Ceux qui trouveront que j’y parle beaucoup de fil, de trame, de nœuds, et que ces mots se réfèrent à la « résilience » de Boris Cyrulnik auront raison ; j’ai déjà écrit ailleurs qu’on ne peut prétendre éduquer sans références idéologiques claires et affirmées. Celle qu’on reconnaît là en est une dont l’émergence ces dernières années  m’a beaucoup aidé pour éclaircir des cheminements d’enfants qui restaient pour nous mystérieux.

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A propos de la compétence des familles

qui n’ont rien demandé à personne

Et qui continuent de ne rien attendre de personne.

 

Quoi qu’on dise

Quoi qu’on fasse

Elles frappent,

Elles boivent,

Elles se font et se défont,

Elles engendrent,

Elles rejettent,

Elles aiment,

Elles agressent,

Elles pleurent,

Elles hurlent….. !

 

Et si c’était leur vie ?

Et si ça ne nous regardait pas ?

Et si on entendait

Qu’elles ne demandent rien à personne ?

Et si on leur disait

Que peut-être

Ça pourrait aller un peu mieux avec elles ?

 

Et si on arrêtait

De les prendre pour des…incapables…

 

Peut-être pourraient-elles croire

Un petit peu

En leur humanité ?

 

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Après quarante années bien rem­plies au service des personnes que la société écarte ou oublie,  j’ai reçu mon départ à la retraite comme un retour heureux vers moi-même, à pouvoir laisser s’épanouir en toute liberté mes rêves d’autres aventu­res. La retraite est pour chacun le moment du retour sur sa propre histoire, là où le souvenir prend le pas sur la mémoire.

 

Mais elle ne doit pas être le temps de l’oubli.

 

Les convictions qui ont animé toute ma vie professionnelle restent vivantes et fortes. Utopiste je fus, utopiste je reste, surtout quand pendant 26 ans, l’utopie est devenue réalité, laissant chez ceux qui l’ont partagée une trace indélébile de bonheur…

 

J’ajoute ici aux traces déjà laissées dans mes premiers Essais d’autres expressions libres - articles ou interventions dans des colloques - rédigées sur demande ou sponta­nément, avec le projet de faire partager nos expériences. J’y confie aussi quelques moments de cette Tendresse que je crois essentielle dans les Relations Humaines.

 

Je restitue dans ce livre des documents divers, sans aucun nar­cissisme car ils ne m’appartiennent pas. Ils sont le fruit d’un travail collectif, mené jour après jour par une équipe d’hommes et de femmes qui partageaient avec moi l’enthou­siasme de la dé­couverte. Rien n’aurait été possible sans leur adhésion à mes utopies. Témoignage vers l’avenir, ce livre leur revient de droit ; ils en sont les auteurs.



 

Format 14X20

154 pages

ISBN : 2-9519786-1-8

Prix : 10 €

Dépôt légal avril 2003

Réédition septembre 2008

 

Auteur : Michel Lebonnois

 

 

 

Ce livre est un témoignage, de la pratique d’une équipe éducative dans un établissement accueillant des enfants en grande souffrance sociale, et de ma conception de ma fonction de direction fondée sur la certitude qu’on ne vient pas de nulle part, que les relations humaines doivent être fondées sur un a priori impératif de respect, ce qui s’apprend aussi facilement que de devenir un « loup pour l’homme ». C’est juste une question de volonté politique. La formation actuelle des cadres du secteur médico-social est malheureusement très loin d’en faire sa préoccupation première…

 

Le principe de ce que nous appelons la “ mise en miroir ” consiste à accepter de présenter collectivement ou individuellement son travail au regard des collègues non impliqués (suffisamment éloignés de la dyade observateur-observé) afin d’obtenir par eux un autre regard, un autre éclairage sur des points de travail qui font difficulté, dont on ne voit plus où on en est ni où on va. Chacun reconnaît aux collègues un droit d’interpellation, pour mettre en évidence quelque chose que l’extérieur perçoit comme risquant tôt ou tard de faire problème.

 

J’y fais  “ une expérience de solidarité où j’accepte de partager l’expérience et la difficulté de l’autre, sachant que notre expérience commune est censée optimiser ses compétences et par là les miennes ” (Guy Hardy, Formateur en Thérapie Familiale, Formateur en PNL)

 

Ce document n’a d’autre ambition que d’encourager tous ceux qui au fil des années peaufinent leurs pratiques et font œuvre d'artisans consciencieux en se forgeant leurs outils là où ils en ont besoin, à le dire sans fausse pudeur. Cela nous oblige à sortir de la routine et des conflits mesquins pour montrer ce que nous sommes capables de faire, dans le souci premier de satisfaire aux besoins des personnes qui nous sont confiées – mais on peut alors dire aussi “ des clients qui nous font confiance ” - ; je suis convaincu que ma pratique peut servir aux autres ;  je suis tout autant convaincu que sans référence à la pratique et au savoir des autres, je reste définitivement un bricoleur. Je ne mets rien en danger à dire aux autres ce que je fais, car c’est dans ce qu’ils vont m’en dire en retour que je vais trouver matière  à mon propre progrès, que je vais entrevoir les données de solution à mes difficultés ; car il est inévitable et utile que j’aie des difficultés ! C’est dans cette expression de notre quotidien que s’enracine  la “ démarche qualité ”.

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Format 14X20

168 pages

Prix annoncé : 12 €

Ouvrage collectif

Dirigé par Michel Lebonnois

 

Parution JUIN 2009

 

C'est une banalité de dire que l'individu se repère d'abord, pour lui même et au regard des autres, en tant que sexué. Homme ou femme, la vie de chacun ne va pas s'organiser, se construire, de la même façon.

 

C’est une autre banalité de dire que le lieu où l'enfant se découvre sexué est sa famille. C'est déjà moins banal de dire qu'un développement humain harmonieux se fonde sur la qualité des relations qui vont s'installer entre l'enfant et sa mère, ses parents, son entourage, et que la sexualité est la clé de cette harmonie.

 

Mais nous sortons vraiment de la banalité quand il s'agit d'amener à ce développement humain harmonieux des enfants confrontés à des dysfonctionnements familiaux tels, qu'ils ont été contraints à venir vivre dans une "Maison d'Enfants".

 

Qu'en advient-il alors de leur sexualité fondatrice? Qui va faire référence? A quel titre, de quel droit ? Point de départ du questionnement d'une équipe éducative à propos "de la sexualité dans le développement psychosocial de l'enfant vivant en institution".

 

La réflexion a été ouverte pour tout le personnel de la Maison d'Enfants par une série de trois conférences-débat, donnant des éclairages convergents : approche psychologique, approche socio­­­­logique, appro­che philosophique.

 

Elle s'est poursuivie à partir d'écrits individuels, études de cas ou réflexions fondées sur la pratique. Le document résultant de ce travail est d'abord la compilation de ces expressions personnelles à partir desquelles s'est engagée la réflexion. De structure non homogène, il reste une contribution à un débat qui ne peut se clore, mais dont l'existence est une ressource infinie pour notre enrichissement collectif.

 

Cette action de formation, d'une durée de 40 heures, s'est déroulée au cours de l'année 1996  sous la conduite de "l'Ecole des Parents et des Educateurs de la Manche". L'ensemble du personnel de la Maison d'Enfants a été impliqué dans cette réflexion.

 

Michel LEBONNOIS - Directeur